Une météo et des conditions nivo optimum, c’est sûr il fallait en profiter pour tenter quelque chose d’un peu long dans un endroit habituellement exposé. Notre choix se porte sur les cascades de la combe Chave en face est des Rochères. 350 mètres de marche d’approche, des difficultés réparties sur 600 mètres avec quelques passages assez corsés, encore 2 à 300 mètres pour sortir et enfin un retour par la célèbre face nord des Rochères (un 5.2 classique à ski).
Une très beau programme
qui nous ramènera au pied de la face nord à la nuit tombante, une dizaine d’heure après notre départ, la mine réjouie et sous un superbe clair de lune. Avant ce beau moment il a certes fallu se
dépenser un peu, le film de la journée en quelques images.
La face, 350 m de
cascade, 200m de transition, 80m de cascade au soleil tôt le matin puis la pyramide sommitale.
La première partie de
plus près avec sa L1 pas assez fournie qu’on contournera par du mixte à droite et avec son impressionnant mur central qui nous donnera du fil à retordre.
Superbe ambiance dans
L3/4 qu’on regroupera en une avec un peu de corde tendue. Si dans ces longueurs la difficulté reste modérée (3/3+), la glace bien lisse et dure sollicite notablement nos mollets. Dans la durée ça
finira par nous fatiguer un peu.
Le vif du sujet, très
soutenu pour du 4+. Pour agrémenté un peu la chose, Cyril ne trouve pas le relais (probablement enfoui sous la glace), il continue, toujours rien, plus de broches… Il faut donc
poursuivre jusqu’au suivant, il est à une quinzaine de mètres me crie-t-il sauf qu’on est au bout de nos 55 m de corde… Autant dire que je serais très, très prudent dans les 15 premiers mètres de
cette jolie longueur…
Encore 2 longueurs en une
donc et c’est reparti pour notre aimable partie de pète mollets.
Le vide se creuse mais ça
y est on sort de la première partie et on a hâte de voir la suite de plus près.
Ouah !!! 200m de
marche entrecoupée d’un petit ressaut facile puis un magnifique mur qui a l’air encore bien soutenu. Tout frais on s’en réjouirait, là la fatigue aidant on se dit qu’on va
aller voir au pied.
Petite pause
reconstituante (crêpes/Coca) et hop Cyril s’y colle à nouveau. La glace est meilleure mais c’est encore plus soutenu qu’en bas. Pas de problème de relais ce coup-ci puisqu’il est sur broche. Par
contre comme la fin de la longueur coule et mouille beaucoup c’est tout transi et tout glacé qu’on se retrouve au relais. Reste trente mètres, ça semble un peu moins soutenu quoique, il se fait
tard et on aimerait bien sortir par le haut. Alors pour assurer le coup et garder des forces nous ne feront pas ces trente derniers mètres. Un rappel sur abalakoff et hop nous voici de retour au
pied du ressaut.
Aller après un dernier
coup d’œil sur notre joli mur on contourne celui-ci par la gauche et c’est reparti pour encore 300 mètres de dénivelé. Techniquement facile mais où il faut rester vigilant, on traverse en effet
quelques vires inclinées sur des a pics assez vertigineux.
Enfin bon vous
connaissez maintenant la suite et notre plaisir d’être là. Après une sortie sur l’arête vers
2600 on profite du couché de soleil et la descente des Rochères se fait tranquillement dans la face à droite de la classique à ski (celle-ci ne paraît pas très bien enneigée encore).
Après avoir admirer le
levé de lune, au bas de la face on passe un petit coup fil pour prévenir de notre arrivée tardive, même si c’était prévu quand c’est possible ça va mieux en le disant. Voilà il ne reste plus qu’à
changer de gants transformés en glaçon et on peut rejoindre le sentier du Lac Fourchu pour profiter enfin d’une trace qui nous assurera un retour plus cool. Il est 19h30 quand on retrouve la
voiture 11h après l’avoir quitter, après le bain de foule de La Grave le week-end dernier, y a pas à dire
il reste encore plein d’endroits calmes et sauvages même à 2 pas de Grenoble. Assurément un bien jolie bambée dont on se souviendra.