Une super journée qui commence en fait la veille au soir sur le parking du Pont Saint-Charles. Vers 23h30 avec Cyril, après
avoir admiré le ciel piquant d’étoiles comme seule l’altitude et une nuit sans lune peuvent nous l’offrir, on se prépare tranquillement à se coucher. On pense bien que la nuit va être fraiche,
mais elle le sera encore plus qu’imaginée quand au matin on s’aperçoit qu’on a laisser la porte avant du camion grande ouverte. A c’est sûr y avait pas de buée sur les vitres, devait juste faire
à peu prêt la température extérieure… 0 degrés. Enfin bon, ça nous a valu une bel éclat de rire et un bon café bien chaud, tout ce qu’il faut pour bien débuter la matinée.
Passé cette mise en route tonique 700m de dénivelé nous attendent pour atteindre le pied de la paroi de Bazel, une large et haute falaise où une dizaine de voies sont tracées. Parmi les 6
voies régulièrement reprises Cyril en a fait 4 et moi 3, on a donc encore quelques possibilités.
Aujourd’hui ce sera « treize en colère», une voie de 10 longueurs assez soutenue (à l’exception de 3 longueurs relaxes au milieu). L’attaque se fait sur une vire au dessus du pierrier
et après une longueur de 5b un poil plus exigeante qu’il n’y parait on entre dans le vif du sujet.
L2 par exemple, du 6b+ où il faut grimper entre les points. Grimper entre les points c’est le crédo du jour où quelques friends seront être fort utiles, et même indispensables dans L9,
assurément la longueur marquante de la voie.
Mais nous en reparlerons plus tard, en attendant on profite d’un rocher très bon et très adhérent. Dans L3 on cherche un peu le relais, L4 coté 6a est plutôt aimable par rapport au reste
des cotations.
La zone centrale est plus cool mais l’ambiance est là et le vide se creuse, c'est presque dolomitique. En fait à part L6 courte en 4a (enfin plutôt 4c mais c’est un détail) où il y a
effectivement beaucoup de vires nous avons trouvé toutes les longueurs fort belles.
De R7 vue sur L9 (7a dans le topo) qui mérite qu’on s’y attarde. Le pas de 7a est juste avant le premier point rouge, c’est assez corsé, le mousquetonnage n’est pas facile, mais ça peut le
faire. Ceci dit le meilleur reste à venir, après ce passage suit une traversée vaguement ascendante (en 6a+ d’après Cyril) d’une dizaine de mètres sans aucun spit avant le deuxième point rouge
(vous repérerez facilement ces 2 spits si vous y allez, de vielles cordelettes blanches y sont accrochées). Ensuite c’est plus direct jusqu’au relais (en bleu), et si c’est mieux équipé, ça reste
soutenu en 6b/c, il faut grimper entre les points et en plus le rocher n’est pas parfait… Si Cyril s’est fort bien débrouillé avec tout ça (6b obligatoire selon lui et niveau 6c recommandé pour
placer sereinement quelques points en plus et composer avec le rocher). Autant dire que derrière j’étais pas forcément super enthousiasme... mais finalement avec un bon compagnon.
Dans la fameuse traversée où je bénis Cyril d ’avoir placé un friend béton juste au milieu. Sous cet angle ça parait un peu couché.
Mais non, en fait c’est bien vertical et même un peu gazeux 300 mètres au dessus du pierrier. Enfin bon là, pile dans l’axe du relais, si j’ai un peu mal au bras je suis déjà beaucoup plus
relaxe
Une longueur marquante donc, la plus dure que nous ayons parcourue à Bazel. Après ça la dernière en 6a+ parait beaucoup plus tranquille et puis bon qu’est-ce qu’on est bien ici et qu’est ce
que le paysage est joli.
La sortie une peu au dessus de 3000, au bord du gouffre, devant Galise, Prariond et Aiguille Rousse.
Ca vaut bien un petit auto portrait.
Après avoir pris un peu notre temps pour profiter de ce spectacle c’est par le chemin des anciens qu’on redescend. Comme cela on évite le grand rappel de la gorge, on profite jusqu’au bout
d’un paysage beaucoup plus sympathique et puis fréquenter des pentes à chamois en cette saison ça offre toujours de jolies récompenses (bon ce coup-ci c'est sûr j’ai refait mon stock pour
plusieurs années…). Voila vraiment une jolie voie dans une paroi et un cadre qu’on adore, nous on vous la conseille.