Celle-ci il avait longtemps qu’on avait envie d’aller la découvrir, une si belle course accessible à la journée depuis Grenoble, avec ce beau temps c’est sûr il n’y avait plus qu’à. La marche d’approche nous faisait bien un peu réfléchir mais bon elle devrait être toute à l’ombre alors.
Et puis pendant celle-ci c’est aussi l’occasion de se remémorer quelques balades plus fraîches encore. Témoin ces 2 photos de Lio quasi au même endroit pour une bambée plus hivernale, le mimétisme est presque parfait.
Plus haut le couloir nord du Pic Couttet d’autres souvenirs. Si je fréquente assez souvent ce vallon en hiver pour de la cascade ou donc du ski, c’est une première pour moi en été.
Le programme du jour, vu d’ici ça a de la gueule.
En approche du col de la Balmette, la progression devient un poil plus laborieuse. Comme on a que des baskets on évitera facilement et soigneusement la neige béton ce matin. Une fois au col, alors arête nord intégrale ou arête nord normale ? Finalement on continue par la normale. J’avais lu ici ou là que le rocher était horrible, que les pierres n’arrêtaient pas de tomber.
Certes le rocher n’est pas bon mais en restant dans l’itinéraire on n’a pas fait tomber un caillou. Progression aisée et rapide et jolie vue avec Cyril un chambérien qui nous a rejoint et qui est là pour un aller/retour. Et puis le terrain à chamois, comme le génépi est en avance cette année, ça n’a pas que des désavantages…
Sommet, 4h après notre départ, finalement même en mode diesel ça s’atteint assez vite.
Petit panorama, en teeshirt à 3000 à 11h du mat, cette chaleur a aussi des avantages. 30 minutes de pause et il est temps d’aller chercher les rappels.
Lio à la brèche au-dessus du premier rappel, à partir d’ici on bascule dans un autre monde, la course change de nature et l’ambiance pour notre plus grand plaisir devient délicieusement vertigineuse. Pas dans les rappels qui nous font descendre versant Allemont, mais une fois la brèche Reynier atteinte puisque à partir de celle-ci on ne quitte plus guère le fil de l’arête.
Il est temps pour nous de mettre les chaussons pour s’offrir quelques jolis pas d’escalade facile mais terriblement gazeuse. L’arête au-dessus de lio en est un bel exemple, une dalle avec un piton puis un petit pas vertical non protégé et on suit le fil. Les longueurs sont courtes, pour éviter le tirage on s’arrête dés qu’on trouve un emplacement où on peut construire un relais confortable. On avait 2 brins de 50 mais je pense que l’idéal est un brin de 60 en double.
Photo d’ambiance… Sur le fil le rocher est plutôt bon et l’escalade agréable. Seule la descente du Pic Central à la brèche Duhamel est un peu fastidieuse car quand même assez pourri.
Heureusement pour se faire pardonner ce petit écart dame nature nous offre un final de toute beauté toujours sur le fil pour rejoindre enfin la Croix. Voilà pour une sacrée belle course d’arête, on a mis 3h depuis le Grand Pic, s’il n’y a pas de grandes difficultés techniques ça ne court jamais et il faut toujours rester concentré pour bien choisir son cheminement. Coté assurage j’avais quelques coinceurs que je n’ai pas utilisé, les quelques points en place nous ont paru suffisant si on maitrise bien ce genre de terrain, après on peut souvent mettre quelques sangles autour de blocs.
Il ne nous reste plus maintenant que la partie la plus agréable de la balade (pourquoi j’ai arrêté le parapente…), une longue descente… bon par endroit c’est pas moche.
On coupe pour rejoindre au plus tôt le col de Freydane, on discute avec d’autres randonneurs pendant que le Grand Pic se drape légèrement.
Au col on choisit la ramasse, ça gagne du déniv plus vite et ça nous permet de côtoyer au plus près le glacier de Freydane qui comme Lio résiste encore assez bien à la Canicule (ah, ah, ah ça c'est pas de moi...).
Après bin encore, et encore de la descente avec heureusement toujours de jolis points de vue, quelques pauses rafraichissantes, mais aussi un peu de remontée pour rejoindre enfin la Souille notre point de départ du matin. Presque 12h de promenade, 1900 mètres de déniv et 22 km, même dans de confortables baskets les pieds souffrent un petit peu. M’enfin bon ça valait vraiment la peine et puis d’après Lio maintenant je suis un vrai dauphinois, ouais, moi ça j’y crois pas trop, quand on est savoyard...