Nouvelle petite balade pour continuer à profiter de ce beau week-end. Départ de Pré Orcel vers 10h30, c’est impressionnant le nombre de voitures dans le secteur. Le but est double, une promenade à pied vers les lacs du Doménon et le refuge de la Pra pour Agnès, une escalade aux dalles du Galeteau pour Thomas et moi.

1h30 plus tard environ on arrive au Lac du Crozet, c'est beau...

Les dalles sont en vue, la dernière fois que j’y étais venu c’était à ski, sous cet angle on se demande bien comment c’est possible et pourtant ça passe plutôt bien.

Pour le moment c’est l’heure du pique-nique, pas mal la vue de notre salle à manger…

Vers 14h après avoir patienté un peu pour laisser partir une cordée devant nous, on y va. Les 2 premières longueurs sont un peu raides et selon le passage choisit ça grimpe quand même un peu.

Thomas y découvre les joies de l’escalade à l’ombre fin septembre. Le rocher peut être un peu froid et ça caille les doigts...

Un peu plus haut on se réchauffe alors ça va mieux. Le rocher est exceptionnel pour une escalade de ce niveau et les perspectives sur le lac ne le sont pas moins.

Dernière longueur du toboggan, ça plane carrément.

Sommet très panoramique surtout qu’on retrouve enfin le soleil. Je pensais qu’on pourrait aussi l’avoir dans la voie en venant l’après-midi mais non pas en cette saison. La descente par l’arête ouest puis le pierrier ne sont pas le moment préférer de Tom (il semble que ses talents de chamois soient encore à développer…). On rejoint ensuite Agnès qui nous attend au bord du chemin un peu avant le lac.

Et hop après un dernier coucou à celui-ci il ne reste plus qu’à regagner la vallée. Vraiment une très belle voie pour débutant ces dalles, longueurs courtes pour toujours rester pas loin du jeune padawan, rocher et vue exceptionnels pour une voie de ce niveau. Y a juste le rééquipement un peu anarchique et désordonné qui aurait pu être un peu soigné.

3 heures de marches d’approche, 13 longueurs d’escalade et le long retour qui va avec. Tout cela dans la lumière de l’automne c’est sur des journées comme cela elles nous saisissent…

L’occasion aussi aujourd’hui de se perdre loin du monde et d’oublier un peu comme il peut parfois être injuste et barbare.

Un panorama de l’attaque

Un autre depuis le sommet

Et hop il est déjà tant de refermer la parenthèse et de redescendre.

Grimper en versant nord alors que le soleil est enfin revenu… Ah, ah, ah les marmottes en rigolent encore. Nous en attendant on profite à fond du soleil car on sait que dans les prochaines heures on en sera privé. 

L’arrivée au lac des vaches est toujours aussi spectaculaire, il n‘y a pas foule dans le secteur aujourd’hui et nous serons la seule cordée sur l’Aiguille de la Vanoise.

Notre voie du jour c’est la Desmaison, une grande classique qu’on avait hâte de découvrir. C’est parti donc pour un long voyage au milieu d’un océan de dalles, agrémenté de quelques surplombs et autres dièdres assez punchy. Je ne détaille pas toutes les longueurs mais vous  propose seulement quelques photos de ci de là qui illustrent bien la nature et l’ambiance de la voie.

Allez Antoine déjà 5 longueurs d’avalées, courage il en reste moins d’une douzaine…(c’est que finalement c’est long cette affaire)

Un tracé malin et tortueux qui évite les zones trop compactes pour aller chercher les quelques fissures et dièdres qui parsèment la face. 

Le tout dans une superbe ambiance parfois bien redressée, ici dans L7.

Le dièdre de L9 coté 6b avec une sortie un peu physique. Dans le 6 l’équipement est toujours bon et abondant (un mixte de vieux pitons, vieux spits de 8 ou spits plus récents). Dans le 5c par contre il a parfois quelques pas bien obligatoires.

Une autre des caractéristiques marquantes de la voie c’est le nombre important de traversées. Elles sont en générale pas trop difficiles mais il ne faut  quand même pas y être allergique. A noter qu’à l’issue de celle-ci (L10), la grosse écaille que tient Antoine avec une sortie coté 6a, sonne bien creux… Pour le moment vue sa taille ça à l’air encore bien solide mais un jour surement ce passage s’en trouvera modifié…

Dans les 2 longueurs de transition avant le dièdre final, le vide se creuse sur le lac des Vaches.

Sur fond de Glière, Epéna et Grande Casse la longueur en 5c qui permet d’accéder au dièdre qui borde le bastion central de l’aiguille.

Courage, plus que 3 longueurs et on retrouve le soleil…Bon s’il ne faisait pas si froid aujourd’hui avec les chaussons un peu serrés on a quand même eu du mal à avoir de bonnes sensations dans les pieds.

Dans la première des 3 longueurs finales. L’escalade plus aisée y est très belle et à part une zone facile de l’avant dernière, on n’a pas trouvé comme on peut le lire ici ou là que le rocher était délicat.

A l’avant dernier relais une petite inscription récente à laquelle on souscrit tout à fait… (à part peut-être à l’orthographe de Desmaison mais bon bel hommage et joli geste).

Et voilà, après un peu plus de 5h de grimpe à l’ombre, sur fond de Grande Casse avec le refuge du col de la Vanoise à nos pieds, on n’est pas mécontent de profiter enfin du soleil.  

Petit panorama pendant qu’Antoine prépare le rappel. 2 rappels en face sud bien sûr parce que même si une ligne de rappels chainés existe dans la voie, il faudrait quand même être maso pour redescendre par là…

Après les rappels on repasse par le col de la Vanoise pour une descente roulante qui nous permet de revoir la face. L’occasion d’un petit tracé de la voie et de ses relais. Le dénivelé des difficultés ne fait que 350m mais avec toutes les traversées on a l’impression d’avoir grimpé sur beaucoup plus que cela. Ajouter à ça le petit piquant de l’ambiance face nord et ça donne à ce parcours un sacré caractère.

Merci jolie Aiguille et merci monsieur Desmaison pour ce joli lègue au plaisir des grimpeurs. Si sur le papier les difficultés ne sont pas soutenues pour les standards actuels, il y a quand même quelques passages un peu piquants et c’est un véritable plaisir que de parcourir cette ligne en imaginant la logique sans défaut des ouvreurs pour se faufiler au milieu des zones trop compactes ou trop raides tout en proposant une l’escalade réellement splendide dans un cadre qui ne l’est pas moins… Bon j’arrête là les louanges mais vous comprendrez qu’on a adoré et qu’on vous la conseille sans modération.