Lorsqu'on est en Mission à Pointe Noire où les conditions de vie sont tout à fait agréables et faciles l'un des challenges amusant de la journée est de se rendre à son lieu de travail. En effet ce parcours plutôt banal chez nous, réserve des obstacles et challenges inattendus pour le « Moundélé » (homme blanc) que nous sommes.
Pointe Noire qui est la deuxième ville du Congo et compte prêt de 1 millions d'habitants (pour 3 millions environ au Congo) ne possède en effet pas beaucoup de routes complètement goudronnées. Hors la route de la plage où sont tous les grands hôtels et de l'avenue Charles de Gaules, artère principale de la ville, c'est plus discontinu voire inexistant.
Avenue Charles de Gaules et route de la plage
On a au mieux une partie goudronnée au centre que tout le monde se dispute, le grand jeu étant selon la dimension de son véhicule de ne pas se retrouver dans les bourbiers latéraux... (encore là c'est très sec)
Quelques fois c'est beaucoup plus animé avec 3 ou 4 véhicules de front pour 5 m de goudron discontinu au centre

Et il faut savoir s'écarter quand on fait vraiment pas le poids...
Bon au début, après repérage, on se dit que finalement en restant sur les routes principales on va s'en sortir sans trop de problèmes, mais c'est là que surgit un autre paramètre tout aussi important à gérer, le policier congolais. En effet celui-ci à l'habitude de « taxer » le Moundélé sans que sa façon de conduire y soit vraiment pour quelque chose. Le cas le plus classique étant « c'est très grave vous n'avez pas mis votre clignotant...» .
Une fois de temps en temps pourquoi pas, mais sur une longue période faut quand même gérer la chose. Pour cela, sur les conseils des expat locaux nous avons adopté plusieurs techniques.
Je n'ai rien vu : on ne s'occupe pas du tout du policier qui vous siffle, s'il est derrière vous c'est assez facile, quand il est sur le coté ou devant ça demande un peu plus de détermination. Mais bon en générale ça marche (on a testé 3 fois), car de toute façon comme le policier n'a aucune raison réelle pour vous arrêter il laisse tombé. Il faut juste éviter de repasser dans le même secteur juste après.
Je paye la taxe forfaitaire non officielle (5000 CFA = 8 euros). Pour cela ne jamais exhiber plus de 5000 CFA de son portefeuille (cacher tout l'excédant ailleurs) et discuter un peu... on n'a pas pratiqué (pour cause des techniques précédentes ou suivantes). La faute éliminatoire : ah je ne savais pas, je suis arrivée par l'avion de ce matin et sortir sa liasse de CFA qu'on vient de changer, là on en a pour des heures....
J'évite les rues principales : c'est la technique la plus employée par les expat (qui ont tous des 4x4), mais alors là une autre «aventure» commence, la conduite en terrain incertain. Avec notre Yaris de location ça nous a valu quelques moments amusants... Déjà un repérage préalable en conditions «sèches» est indispensable car après une pluie il est impossible de juger de la taille des flaques, marres barrant les routes. Après c'est au feeling, ou en attendant qu'une voiture équivalente à la notre passe pour voir ce que ça donne...
Là ça passe, mais quelques centaines de mètres plus loin on a du renoncé devant un «étang» d'au moins 20 mètres de large avec une voiture comme la notre abandonnée au milieu...

Là après avoir vu la 4X4 nous précédant s'enfoncer jusqu'aux essieux, on n'a pas osé...pfff même pas cap...
Bon en tout on a renoncé quelques fois, poussé une seule fois, bien rigolé les plus souvent..et puis surtout réussi à ne jamais payer la taxe.