Gros redoux puis froid égalent fonte et tassement de la neige, c’était vraiment le week-end pour commencer la cascade. On profite donc de ces conditions pour aller s’offrir un peu de tranquillité.
Et comme la
tranquillité, aspect essentiel en cascade, ça se mérite, nous voilà parti pour 2 heures de marche d’approche.
C’est que ça
fatiguerait presque, mais l’ambiance quasi himalayenne qui précède le refuge de l’Oulle nous récompense largement de nos efforts.
On n'avait aucune
idée des conditions mais pour y venir assez régulièrement chaque début de saison on était confiant. Eh bien cette année est un bon cru, presque toutes les lignes sont faisables. Une seule autre
cordée, qui a dormi au refuge, est présente sur le site, nous avons donc l’embarras du choix. On commence par une ligne de 2 longueurs, dans la première une section assez redressée réveille bien
le glaciériste endormi du début de saison.
Jean Claude et
Jacques au relais sur 3 broches pas toutes très enfoncées, c’est que la glace est mince par endroit. Après cette première ascension on rejoint Philippe et Olivier partis une heure derrière nous,
ils sont dans un secteur plus facile, où les possibilités sont nombreuses.
Philipe dans une
jolie longueur puis avec Olivier au relais dans le rocher (très rare par ici).
Comme
le secteur n’est pas trop difficile je gravis quelques lignes en solo, laissant la corde à Jacques et Jean Claude qui se font plaisirs à leur tour dans cette jolie ambiance.
En parlant
d’ambiance d’ailleurs, même si on est au-dessus de la mer de nuages, il fait bien frais, une petite bise descendante et quelques spindrift nous rappellent que la cascade ça fait pas toujours
rire.
Enfin bon on dit
ça mais on adore, c’est tonique et vivifiant. Et puis ici au retour on peut faire une petite pause au refuge pour réchauffer tout ça. Voilà pour le pèlerinage annuel dans ce berceau de la cascade
découvert par les pionniers de l’activité dès le début des années 80. En parlant de vieux glacièriste d’ailleurs, il y a 5 ans alors que j’étais au relais de «Plus dure sera la chute», arrive une
cordée de jeunes, enfin pas tant que ça je trouvais. On discute, sympa, puis la charmante demoiselle me dit «ah ouais quand même, à votre age faire encore de la cascade… ».
Aller en souvenir de ce moment charmant une petite photo dans L2 de "Plus dure...", du temps au j’étais vieux…