L’envie de continuer à voir ce que les Faction ont dans le ventre ce week-end et cette fois j’assume parfaitement mon choix de privilégier la descente en prenant un forfait à Chamrousse. A l’ouverture les conditions y sont excellentes, l’épais bouillard d’hier a préservé plein de zones où on trouve une petite couche de poudreuse sur du dur, très agréable à skier.

L’occasion aussi d’explorer quelques coins où je n’étais jamais allé. Le couloir de la via Ferrata par exemple. L’entrée directe est plutôt raide, du coup sous la corniche je peux placer quelques virages pour voir que les Factions sont assez précis et tiennent bien en réception.

Vers 11h Agnès, Anne, Chantale et Pascal me rejoignent, c’est vers les Vans qu’on se dirige. La descente sur le lac des Escombailles est très bonne à skier

Sapins tout blanc et soleil, ici c’est sûr c’est mieux qu’hier

Le lac en plein dégel

Le passage du verrou de la combe des Vans est un beau morceau de bravoure… Après avoir vu une personne le dévaler entièrement (sans mal car la neige est tendre), au milieu des bosses et des skieurs descendants, il y a parfois une certaine crispation dans la troupe. Une fois ceci passé avec Pascal on prend un peu d’avance pour visiter le couloir nord du Petit Van. Dans celui-ci une neige ferme parfois un peu irrégulière permet de voir que les Faction ont aussi une accroche très correcte si on reste bien sur l’avant du ski.

On se retrouve tous au sommet du Grand Van.

Descente super en neige bien souple. Pendant que les filles rentrent à la Croix on fait un petit détour par la Botte. Du sommet un joli coup d'oeil sur les pelles à tartes...

La face ouest est parfaite pour enchainer les grandes courbes.

Une dernière remontée à la Croix

Où j'échange avec les Fisher Hannibal de Pascal. Voila pour une belle journée de ski plaisir et pour compléter celles-ci,  avec le feeling de Pascal qui outre une partie de la montée aux Vans s'offrira 2 descentes de la Croix avec, quelques autres impressions sur ces skis.

A la montée avec un poids encore raisonnable Pascal confirme mon ressenti, pour un skieur de randonnée à l’aise ils passent plutôt bien par rapport à leur morphologie. Il restera à voir ce que ça donnerait en neige vraiment béton où là les couteaux  devraient être rapidement indispensables mais sans doute pas plus qu’avec les Himalaya ou les Hannibal. 

A la descente dans du un peu plus raide et en neige dure je les ai trouvés assez précis et relativement sécurisants malgré le double rocker pour peu qu’on reste bien présent sur l’avant du ski. Impression confirmée en grandes courbes sur la neige de piste plus dure du matin où il faut vraiment les piloter et rester sur l’avant sous peine de voir l’arrière décrocher un peu. Pour avoir enchainé plusieurs descentes non-stop de la Croix,s'ils permettent de tirer de jolies courbes parfaitement conduites, ils sollicitent aussi bien les cuisses.  Cette impression de talon un peu faible si on se laisse prendre sur l’arrière est confirmée par Pascal. Pour corroborer tout cela, quand j’ai pris les Hannibal, dès les premiers mètres le premier truc qui m’est venu à l’esprit c’est tiens mes ces skis ont un talon !!!

Pour conclure on est tous les 2 d’accord, un ski exigeant dont on ne ferait pas notre ski de base en randonnée pure mais qu’on utiliserait volontiers en abord de station pour dévorer du dénivelé à la descente sans se priver de quelques montées (hier j’ai fait 1000 m de D+ tranquillement réparti sur l’ensemble de la journée).  Resterait à les essayer en poudre mais là ça ne sera pas pour cette année….

Un petit mot sur la fixation aussi une Ion G3 : on n’est tous les deux pas convaincu par le système pour faciliter le chaussage et on a tous les deux eu quelques déverrouillages intempestifs du stop ski à la montée, une jolie fixation quand même, pas trop lourde et qui semble bien coller au programme du ski.

Une météo pas folichonne ce week-end mais comme j’ai, un peu par hasard, récupéré ces skis assez étranges, j’ai hâte d’aller les essayer. Chamrousse dans ces conditions et pour tout ça c’est parfait. Départ à 10h30 avec accès à la Croix en télécabine. Une première descente aux lacs Robert pour voir, bon ça va, je sais aussi skier avec ces engins.

Et puis hop on est parti pour les sommets du secteur, Stéphane n’y vient jamais alors il y a de quoi visiter un peu.

Un Grand Van puis un Petit et une descente par son couloir nord. On remet ensuite les peaux pour rejoindre la combe du Sorbier

Couloir entre la combe des Vans et celle du Sorbier puis en face le Sorbier par son arête ouest.

J’aime bien ce parcours car outre qu’il est très panoramique, il permet d’atteindre le sommet skis aux pieds.

Petite pause au Sorbier ou curieusement le vent ne souffle quasi pas. Coté neige c’est transformé dans tous les versants ensoleillés avec peu d’enfoncement (faut dire qu’avec 122 au patin…). C’est en nord que c’est le moins bon avec une transformation encore incomplète et un enfoncement plus conséquent.

4eme descente au soleil avant de remontée à la Croix pour une dernier run grande vitesse sur les pistes.

Le (faux) free-rider du jour pour quelques impressions sur les skis puisque c’était aussi le but de la balade.

Coté poids en 183 le combo ski/fixation fait 2,7 kg c’est pas si lourd (pour comparer mes Elan Himalaya font 2,1 en 177) du coup les 1100 de D+ de la balade passeront assez facilement.

A la montée avec une bonne technique, compte tenu de leur morphologie, ils se débrouillent pas mal. La neige était certes tendre mais je n’ai pas eu plus de difficultés que Steph (en Himalaya) en conversions serrées et raides comme dans le couloir d’accès à l’arête ouest du Sorbier par exemple.

A la descente… alors là c’est clair il leur faut de la place et de la vitesse. En couloir étroit bien qu’ils pivotent facilement je les ai trouvés un peu pataud. Dés que ça s’élargit par contre ils deviennent très agréables, la conduite de virage est très bonne, les courbes peuvent être ciselées sans aucun décrochage de trajectoire en se jouant de toutes les irrégularités du terrain et moi qui aime aussi le ski de piste ça j’adore. En contre partie comme le ski est quand même assez rigide il faudra toujours être bien présent dessus ce qui rend l’ensemble assez physique à piloter. Avec des chaussures un peu plus lourdes d'ailleurs ça doit surement être une peu plus facile (là j’avais des TLT5). 

Pour conclure un ski exigeant, bien typé freeride, que j’ai pris grand plaisir à essayer et que j’utiliserais volontiers en abord de station avec quelques compléments de montées en peaux par-ci par-là. Pour de la rando pure par contre l’engin est quand même un peu physique à manier et n’exprimera pas toujours de toutes façons son grand potentiel. Et puis ça descend tellement vite qu'avec de tels jouets c’est des milliers de mètres qu’on a envie de dévorer dans la journée, bien plus donc qu'une simple rando même longue.