Elle était annoncée, il semble qu’elle soit arrivée, même jusqu’au Murier ce matin. Alors bon le mercredi aprem dans ces cas là, entre la poire et le fromage, un petit tour là haut pour juger sur place, ça le fait bien.

Première surprise, 15h aucune trace au départ… vraiment très étonnant ici.

Tracer Chamechaude en plein après-midi le rêve de tout randonneur grenoblois jeune et fringant… Moi ça doit être que je ne suis plus si jeune ni si fringant, j’ai surtout trouvé ça bien fatiguant… Bon faut dire aussi que la neige y en avait pas mal, 30/40 au début, puis 50/60 plus haut et qu’en plus elle était plutôt dense et un poil lourde…   

Enfin bon  je ne boude mon plaisir, coté ambiance je suis servi et la solitude ici c’est un luxe rare. Pendant 50 m sous la cabane des Bachassons je profite même d’une trace de raquette, ce sont 2 surfeurs venus par le GR depuis le col de Porte. Je les rattrape à la cabane où ils s’apprêtent à redescendre.

Je continue un tout petit peu au dessus puis renonce assez vite, trop de neige, trace harassante, visi en baisse, vent...c’est pas les prétextes qui manquent.

Descente d’anthologie… en vieilles allumettes à cailloux non fartées c’est un vrai plaisir... quelques virages quand même en s’explosant les cuisses puis la trace de montée. Enfin bon là n’était pas l’essentiel aujourd’hui où le plaisir était juste d’humer l’air et l’ambiance de la montagne enneigée  

Un petit Moucherotte matinal par exemple, maintenant que je travaille de ce coté-ci de l’aglo, c’est vraiment très simple.

Aujourd'hui c'est aussi le plaisir d’aller voir un coucher de lune et un lever de soleil.

Après un début laborieux dans les raides passages du bas, matos usé et pas vraiment light (skis à cailloux oblige), petite fraicheur (-5 au départ on n’a plus l’habitude), progressivement les sensations reviennent et une fois arrivé ici je retrouve le sourire, le soleil caresse mes vieux os et la vue s’élargit…

Plus on monte plus la montagne est pelée par le vent, les derniers mètres se font même à pied mais ce n’est pas très grave le plus important ce matin c’est la lumière et la vue.

Voila il est 8h il ne reste plus qu’a redescendre travailler. Ce n’est pas du grand ski en haut mais plus on descend plus ça s’arrange avec même une fin pas mal du tout dans le champ du bas, 30 de poudre sans touchette on en redemande… mais ce sera pour une autre fois car à 9h je serais au boulot. 

Il y avait longtemps que j’avais envie d’aller visiter cette face très tentante depuis le barrage de Grand Maison. L’atteindre est un peu compliqué car aucun cheminement ne permet d’y accéder directement. Par contre quel que soit celui choisit il permet de bien visualiser l’itinéraire de descente. Un petit repérage lundi et les photos de Volo de l’an dernier achève de me convaincre que ce sera surement un bon plan pour ce week-end. Pour l’accès ce coup-ci on laisse tomber les Aiguillettes et le versant ouest des Cimes de la Cochette pour choisir une arrivée en boucle par Laisse et Aiguille Noire.

Départ de la passerelle sous les chalets du Suet, on chausse tout de suite.

Et c’est parti pour une longue traversée très tranquille jusqu’à pente finale un peu plus raide. Olivier devant les Aiguilles d’Argentière un peu ennuagées. 

Le versant nord des Cimes de la Cochette et le couloir de lundi dernier complétement ravagés.

Longue pause au sommet il est 13h c’est encore beaucoup trop tôt pour ce versant Ouest. Oliv s’offre un A/R aux Cimes pendant qu’on lézarde ou qu’on se promène sur le dôme. C’est cool plus la saison avance plus on part tard. Et on avait encore une bonne heure d’avance. Un départ de Grenoble à 9h au lieu de 8h aurait été largement suffisant…

Casse-croute, au passage on retrouve Philipe en A/R à l’Etendard depuis le col de La Croix de Fer et qui est venu faire un tour par ici au retour.

A 14h45 aller on y va. Ce n’est dégelé que dans les contre-pentes rive droite mais l’accroche est bonne ailleurs alors ça va. Belle ambiance dans la face, cheminement un peu tortueux au départ, neige assez lisse, quelques ressauts assez raide, bref une super descente. Après 400 environ, la neige devient bien souple, la face s’élargit, on peut envoyer les grandes courbes jusque sous le col du Couard.

Les 400 de remontée aux Aiguillettes passent tranquille avec ce petit vent frais. Petite pause pour regarder la face avant la descente NW des Aiguillettes toujours très plaisante dans cette neige à faible enfoncement (un peu collante en bas cependant).

Arrivée sur la mer… et en ski jusqu’au barrage.

Un peu de stop pour Oliv et hop le deuxième moment le plus attendu de la journée… Bière et Charcuterie « Lesbros home-made » pour conclure… parfait comme cette très belle boucle qui termine (ou pas ?) cette saison de randonnée. En tous cas il est temps maintenant de voler vers des cieux plus sud et plus festifs pour ce long week-end de l’ascension…(Impressions et photos de Stéphane D ici)