Une belle bleue, une belle espagnole et un beau cigare ça a été notre programme du jour. Alors même si certes, il faut marcher un peu plus de 2 heures pour se les offrir, ça fait parti du jeu et c’est même tout ce qu’on recherche, un beau vallon tranquille des Ecrins ça vaut bien quelques efforts.
Après une grosse heure on est en vue des premières cascades sous le verrou de la Mariande. Tout est en excellentes conditions mais c’est plus haut qu’on va ce samedi.
Après le verrou on accède à un joli replat où se cachent nos belles du jour. Elles nous avaient vraiment tapées dans l’œil lors de cette super boucle à ski l’an dernier.
Pas de problème de fréquentation ici puisque nous sommes seuls dans le vallon, alors y a plus qu’à en profiter. A gauche La danseuse espagnole pour Cyril et Jean-Yves, à droite Agua blue pour Jean-Marie et moi (photo de l’an dernier mais conditions similaires cette année, suffit d’enlever un peu de neige).
Un joli fleuve de glace.
Négocié au plus raide…
Fin de L4, 300 m au-dessus du vallon le cadre est splendide.
Et un petit ressaut sympa pour en terminer.
Pour la descente quand la glace est bonne comme ici c’est assez simple. Une broche pour s’assurer, une lunule dans lequel on passe directement la corde. Et hop, avec une corde de 60 mètres ça va assez vite. On ne se préoccupe plus d’éventuels relais dans le rocher (pour info nous en avons vu deux et nous en avons utilisé un seul, à la montée).
3 grands rappels donc et un peu de désescalade et on est de retour aux sacs alors que Cyril et Jean-Yves terminent leur pas de danse espagnol. On a un peu de temps, ça tombe bien puisqu’une centaine de mètres à gauche un joli cigare nous fait de l’œil. Jean-Marie qui était venu faire La danseuse espagnole il y a quelques semaines l’avait repéré et l’avait justement en tête.
On va voir au pied, belle structure assez complexe. Jean-Marie s’y lance avec précautions au départ puis avec plus de confiance au fur et à mesure de l’ascension. Moi j’avais un peu peur que ce soit très physique, ça l’est bien un peu mais en jouant des multiples reliefs, si ça reste assez technique et continu, on peut souvent trouver de bons points de repos pour débrocher sans trop se fatiguer. Une superbe longueur de 45 mètres où on s’est vraiment fait plaisir (après renseignement, ça s'apelle Caresse de Grizzli et c'est coté 5+) .
De retour au pied, le petit rideau à gauche du cigare titille encore l’insatiable Jean-Marie… Aller puisqu’on est là autant en profiter. Entre temps Cyril nous a rejoint, je lui cède volontiers ma place pour ce joli petit bout de longueur encore une fois bien soutenue.
Après quelques photos je pars rejoindre Jean-Yves alors que Cyril et Jean-Marie plient la corde au pied de notre dessert du jour. Il commence à ce faire tard et la fin du retour sera sûrement de nuit, mais ce n’est pas grave, on a passé une super journée et on a presque une frontale chacun…
Et puis traînasser en montagne offre aussi le privilège de profiter de jolis embrasements nocturnes comme ici sur l’Aiguille du Plat de la Selle. Voilà, maintenant il parait qu’il va neiger un peu, on verra, en tout cas jusque là cet hiver était rêvé pour la pratique de la glace. Puisqu’on parle de pratique d’ailleurs, si la fréquentation a un peu explosée et devient sûrement pesante dans quelques secteurs phares, il reste encore plein d’endroits où on peut se faire plaisir tranquillement. Cette année en 18 sorties, dans plus de la moitié il n’y avait aucune trace de passages récents, et pour les autres, à part à la Grave un samedi, et dans Grasse Matinée où une cordée était loin derrière nous, nous avons toujours été seuls dans nos lignes. Alors bien sûr on doit parfois renoncer à quelques jolies classiques et marcher un peu mais en échange, on retrouve ce petit parfum de découverte et de tranquillité qui font tout le sel et le plaisir d’une balade en montagne.