Bon même si visiblement je ne suis pas le bienvenu ici (quoique JO..J.O…), comme il fait toujours très bon au soleil on continue à grimper.
Une toute petite heure de marche et on est en vue de Layla une voie ouverte l’an dernier à la Pointe de Dran sur le joli site du Sapey. Les premières longueurs sur la très belle dalle à droite de la grotte ont l’air prometteuses.
Et en effet c’est bien beau. Antoine dans L1 une calcaire à goutte d’eau très adhérent.
L2 le clou de la voie, après un départ peu évident au dessus de la vire, c’est ensuite un peu plus facile avant une très longue traversée. Vue d’ici ça a l’air un peu couché.
Mais non en fait c’est quand même assez raide. Antoine attend tranquillement au relais pendant que je n’escrime à négocier quelques pas parfois assez fin.
Da l'autre coté, cadre paisible et plein de cols et sommets que je ne connais pas.
Si L3 voit l’apparition timide des premières cannelures c’est encore en pure dalle que se situe le pas clé de la longueur.
Ensuite si l’ambiance baisse d’un cran car on aborde une grosse zone de vires, les ouvreurs se sont efforcés de chercher le meilleur rocher. Une arête perdue «dans les champs» pour L4, de la marche pour L5 puis on recommence à grimper avec un surplomb tonique dans L6.
Avant d'aborder une des spécificités de la grimpe ici, les cannelures. Enormes dans L7 où si on les trouve esthétiquement au top, on essaye soigneusement de ne pas y coincer les pieds tellement c’est douloureux. Plus discrètes dans L8 dont le bombé de sortie est un poil teigneux.
Après tout ça complètement hagard et épuisés nous ne ferons pas la dernière longueur vraiment trop végétative à notre goût, pour nous concentrer sur la descente en rappels. Une petite anecdote d’ailleurs à propos de celle-ci. Dans le 4eme impossible de rappeler la fin de la corde… Bon ça tombe bien c’est dans L4 plutôt facile (5b), alors Antoine remonte sur un brin et surprise lorsqu’il atteint le relais. La corde est coincée dans le maillon car une boucle s’est formée tout au bout. Comme on est sûr de ne pas avoir laissé passer de nœud, il faut se rendre à l’évidence, celui-ci s’est formé tout seul. On refera l’essai plus bas, effectivement en tirant la corde très rapidement le bout du brin libre, s'il a un peu toronné, à tendance à s’enrouler et peut surement former spontanément un nœud… Surprenant mais à méditer. En attendant pour se venger de ce petit contre temps, nos 60 mètres nous permettent de nous offrir un superbe dernier rappel directement depuis R3, conclut par joli fil d’araignée pile au dessus de la grotte.
Voila maintenant Layla n'est plus seulement pour nous cette veille chanson de Clapton du temps de Dekek and the Dominos, c'est aussi un jolie voie d'escalade.